VENDREDI 23 MAI: LANZHOU ET LES GROTTES DE BINGLINGSI

Comme à notre habitude, nous nous réveillons en plein forme à 5h du matin.
Il nous faut patienter jusqu'à 7h pour le petit déjeuner de l'hôtel.
On donc le temps de prendre une bonne douche dans une super salle de bain puis notre traditionnel nescafé.
J'en profite aussi pour envoyer un mail aux gens que l'on aime bien.
Pour cela je me sers de ma tablette connecté au WIFI de l'hôtel.
Après un petit déjeuner honnête mais sans café, nous embarquons dans un bus en direction des grottes de Binglingsi  situées au bout d'un lac de retenue à 70 kilomètres de Lanzhou.
On ne va pas être serré, 10 personnes dans un bus de 25 places.
On commence par affronter les embouteillages de la ville. 
Lanzhou est une ville très polluée. Voilà ce qu'en dit Wikipédia:
"
Lanzhou fut longtemps considérée comme la ville la plus polluée de Chine. La qualité de l'air est si mauvaise qu'il est la plupart du temps impossible de voir le Lan Shan l'imposante montagne qui domine de près de mille mètres la ville. Parce que la ville est située dans une cuvette et que de nombreuses usines, notamment de raffinage pétrolier, rejettent leur nuages toxiques dans l'atmosphère, l'air ne circule pas et constitue un poison dangereux, particulièrement au printemps. L'ambassade des USA en Chine déconseille officiellement à ses citoyens de visiter Lanzhou en cette saison, car de grands nuages de poussière venus du nord emplissent l'atmosphère et la rendent délétère.

Pas de chance pour nous, on est au printemps.
Malgré les vitres fermées, l’atmosphère dans le bus est difficilement respirable. Heureusement, notre guide local a tenu sa promesse et ramené des masques à Jackie.
Nous longeons le fleuve jaune au bord de laquelle s'étale la ville.

Quelques kilomètres plus loin nous bifurquons et longeons un lac artificiel.Puis nous prenons un petit chemin en direction des berges du lac.
On a l'impression que ni le guide local ni le chauffeur ne connaissait le chemin car nous nous retrouvons au bord de l'eau et pas de débarcadère!
Le bus doit faire un demi tour périlleux. Nous préférons en descendre le temps de la manœuvre.
Une jolie maman Hui (musulman) et ses enfants contemplent  la scène.

Voilà le bus après être remonté en marche arrière, effectue son demi tour devant la maison.
Ça n'a pas plu au voisin d'en face qui considère que le bus a mis de la boue devant chez lui. Il s'active donc à enlever la boue amené par le bus de sa boue à lui!
Après une bonne heure de route nous arrivons enfin à l'embarcadère, le guide s'étant renseigné entre temps sur le bon itinéraire.

Nous prenons ce tout petit bateau dans lequel on monte tant bien que mal par l'avant. Le pilote nous invite à mettre notre bouée de sauvetage et referme la porte qui lui sert alors de vitre de pilotage.
Je pense qu'en cas de naufrage on aurait le plus grand mal à sortir de ce frêle esquif.
 
Nous naviguons ainsi pendant 1h30 . On croise quelques pêcheurs.
Nous voici enfin arrivés sur le site des grottes. C'est bizarre mais pour un site touristique chinois, il n'y a pas grand monde; pas plus qu'une vingtaine de visiteurs à part nous. Il commence à faire bien chaud.
Le chemin pour arriver jusqu'aux grottes est féerique. On démarre à l'ombre des arbres.


On longe enfin le lit aride d'une rivière où coule un mince filet d'eau. On aperçoit quelques grottes sur la rive opposée.
Le site est aussi appelé « grottes des Dix Mille Bouddhas ». Situé dans un beau décor de montagne, ce grand centre monastique connut une activité ininterrompue du VIe au XVe siècle. Des niches creusées dans la falaise, ornées d'immenses statues du Bouddha, et de nombreuses grottes aménagées furent décorées de sculptures et de peintures, surtout à l'époque des Song du Nord et des Ming
Il y a 183 grottes, 694 statues de pierre et 82 statues d'argile.

Chemin faisant, Jackie pose à côté d'une pierre de granit au milieu de ce relief de tuf et de poudingue. Les chinois les  affectionnent


Au bout d'un quart d'heure de marche nous arrivons au pied d'une gigantesque statue du bouddha.
 Pour donner l'échelle, si j'ose dire, il y a un escalier sur la gauche.


Sur la droite, un autre bouddha plus petit a eu le visage martelé lors de l'arrivée des musulmans qui ne tolèrent pas (plus) les représentations humaines. 

Défiguré ou pas fini d'être sculpté? Who knows?


 Chaque grotte est protégée par une porte dont la plupart sont fermées aux visiteurs. Mais il en reste suffisamment pour s'en mettre plein les mirettes.


On retrouve souvent le bouddha et ses deux disciple le vieil ascète et le jeune instruit. On reconnait l'influence indienne aux longues oreilles à la Droopy.


Certaines ont encore leurs couleurs d'origine.Le nom de grottes aux milles bouddhas vient du fait que dans la plupart sont représentés milles fois le bouddha. On n'a pas compté mais il y en a beaucoup.


On dirait des images pieuses de chez nous avec toutes ces auréoles.





Dans la grotte ci-dessous il y a même une statue d'une déesse hindoue.
Dont voici l'explication en chinois et en anglais. On s'est focalisé sur l'explication en anglais, n'étant pas encore parfaitement bilingue chinois, français.



Dans celle-ci on a l'impression que  les deux disciples de bouddha se contorsionnent! C'est l'influence de l'art bouddhique indien.

Voilà, nous avons visité la petite parties des grottes qui peuvent l'être. Ça a été pour nous une découverte de cet art des grottes bouddhiques. Nous en verrons beaucoup d'autres dans notre voyage.
Sur le chemin du retour nous rencontrons un vieux bonze très sympathique qui connait quelques mots de français. Il est très heureux de discuter avec nous.


Nous nous dirigeons maintenant vers un bateau qui fait office de restaurant. 

 Le repas n'est pas terrible, mis à part le poisson. Les toilettes sont d'enfer. Personne n'ira à part moi. Heureusement car ils ont évité de voir la manière dont se fait la vaisselle.
Le retour vers la grande ville dure environ 2h. Loin d'elle, la campagne ressemble à celle du Yunnan avec ces petits villages et leurs parcelles cultivées minutieusement.

De retour à Lanzhou nous partons visiter le parc de le parc de la montagne aux Cinq Sources où demeurent les vestiges de pavillons bouddhistes et taoïstes des époques Yuan et Ming.
Un jour qu'il n'y avait pas d'eau, l’empereur Wudi (140 à 88 av.J.C), tira son épée et en frappant un rocher. Il répéta son geste 5 fois et les 5 sources coulent toujours. C'est beau les légendes!




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Nous grimpons allègrement, enfin presque.


 Il y a des pagodes ou des temples avec des toits magnifiques.




Tout en grimpant, on peut admirer le panorama sur le fleuve jaune.

On peut embrasser d'un même regard la Chine millénaire et la chine moderne.

Au bas de la colline il y a même une mosquée.



Un peu plus haut nous tombons sur une fontaine qui abrite l'une des 5 sources.



Comme partout dans les jardins chinois, les portes et fenêtres ne sont pas rectangulaires pour empêcher les démons de passer. Ces derniers n'aiment pas les formes arrondies!



Arrivés au sommet, le temple taoïste tant convoité est fermé au public.

Quand je pense qu'on aurait pu prendre un téléphérique!

En redescendant nous  passons près d'un jardin avec par terre la représentation du Yin et du Yang


Il y a aussi un magnifique jardin avec un bassin rempli de nénuphars.


 Chemin faisant nous photographions des visiteurs locaux.
Là un viel homme qui ressemble à Ho chi Min

Un groupe de jeunes gens. Les jeunes, on le verra tout au long du voyage adorent poser avec nous. C'est nous l'attraction.


Les parents aiment aussi faire poser leurs enfants.




Nous quittons le parc et traversons à pied le pont à 5 arches de Zongshan sur le fleuve jaune. Construit en 1905 par les allemands et les américains (USA) c'est le premier pont sur le fleuve jaune. Notre guide "Henri" prononcer "Ainri" car il est anglophone et ne parle pas français. Nous l'avions déjà noté au Yunnan, les guides chinois se donnent des noms occidentaux pour que ces derniers qu'il accompagnent ne déforment pas leur nom chinois car il risquerait de ne pas se reconnaître.



 Des étudiants veulent à tout prix qu'on les prenne en photo.

Le pilier qui servait à attacher la chaine qui barrait le fleuve jaune le soir.

Ce le fleuve jaune au débit impressionnant qui traverse la ville d'ouest en est. Depuis 2 500 ans, le cours d'eau a débordé et changé de route plus de 1 500 fois en occasionnant des crues catastrophique provoquant des centaines de milliers de morts, ce qui lui a valu la dénomination de "douleur de la Chine"


Il est de temps maintenant de rentrer à l’hôtel. Le diner dans le restaurant de ce dernier est chinois, correct mais sans plus. On regrette tous les jours nos petits restaurants du Yunnan!
Maintenant la prière, le pyjama et dodo. J'aime bien cette expression que j'avais lu dans un livre délirant qui narre les aventures d'un extraterrestre qui débarque à Barcelone. Il s'agit de "Sans nouvelles de Gurb" de Eduardo Mendoza.

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