MARDI 27 MAI: TOURFAN JIAOHE LES KARETZ

Comme d'habitude, je me réveille vers 5h du matin. Mais là il n'est pas question de réveiller tout le monde. Je me contente d'aller rendre visite aux toilettes du train et reviens sans bruit. Une demi heure plus tard c'est Jean Marie dit Papy qui se réveille. On commence à papoter en silence pour ne pas réveiller Emma qui dort comme un bébé. 
Jackie va au samovar du wagon chercher de l'eau chaude.
 On s'offre un petit café, plutôt nescafé.  Les rideaux de la fenêtre du compartiment sont très tendance.


Tout le wagon commence à s'animer. On offre du nescafé aux autre membres du groupe. Dans le couloir, une jeune chinois veut nous prendre en photo. On lui rend la pareille.
 Les chinois aiment bien qu'on les prenne en photo.

Il nous reste une petite heure avant d'arriver à Tourfan. Le paysage est magnifique. D'un côté le désert de l'autre des montagnes enneigées. On a quitté la province du Gansu pour entre dans celle du Xinjiang qu'on ne quittera qu'à la frontière.


Nous arrivons à la gare de Turfan où nous attend notre guide Ouigour Mohamed. Catherine se distingue encore en marchand comme une dératée jusqu'au bus en ignorant les personnes qui ont du mal à marcher. Avec Jackie on fait exprès de ralentir.  Ca ne manque pas.  5 minutes après notre guide doit revenir à notre rencontre en maugréant. Elle devient de plus en plus impossible. Heureusement nous avons appris que Mohamed reste avec nous jusqu'à la frontière. L'embarquement à la gare d'Urumtchi devrait bien se passer!
La ville de Turfan est une ville de 100 000 habitants très agréable en cette saison. Les rues sont d'immenses tonnelles où pousse une vigne exubérante. Ce doit être agréable  lorsqu'il fait très chaud.



 Même les véhicules ont droit à l'ombre!
 
 Le moucharabieh est un dispositif de ventilation naturelle forcée très utilisé dans la région. Cela permet de rafraichir les maisons quand il fait 38°C comme aujourd'hui


Notre hôtel très moderne est un hôtel musulman.
On s'arrête y déposer nos bagages et prendre un joli petit déjeuner avec pour une fois beaucoup de très bons jus de fruit.

Le restaurant se trouve dans un bâtiment à l'extérieur de l'hôtel.
La chambre est comme d'habitude immense. 
Voilà nous partons visiter la ville morte de Jiahoe à 10 kms de là. Nous avons encore un bus immense.
Jiaohe, certainement fondée au premier millénaire avant notre ère devint, sous les Tang, une importante ville fortifiée destinée à protéger la route de la soie; Abandonnée après la dynastie Yuan, vers le XIVe siècle. Construite en pisé, elle est aujourd'hui très endommagée ; elle comptait parmi ses principaux monuments plusieurs monastères bouddhistes, une pagode, un groupe de 101 stupas...

 Elle fut détruite en grande partie par les mongols

Les vestiges datent de la dynastie Tang (618-907 ap.J.C) La ville atteignait 5000 habitants

Les falaises qui s'élèvent de 30 à 40m au dessus du lit des rivières servaient de remparts naturels.

Il est l'heure maintenant d'aller déjeuner. Mohamed nous amène dans un restaurant ouïgour très sympathique. Le personnel se met en quatre pour nous servir. Il n'y a a pas besoin de s'y prendre à 3 fois pour avoir des fourchettes, de l'eau. C'est très différent des restaurants chinois précédent où c'était galère d'avoir de l'eau ou de la bière par exemple. Pourtant la barrière de la langue est toujours là.

Nous regagnons la ville pour aller visiter les vestiges des karetz à pied. Nous déambulons au milieu des échoppes.
Une boucherie en plein air.


Les pains ouïgours son excellents.

Avec cette chaleur ces pastèques nous font envie!

Nous voici aux Karetz.
Ce système de canaux d'irrigation souterrains, alimentés par des puits, comprend un total de 1600 kilomètres de tunnels dans le district de Tourfan. Il était indispensable à l'irrigation, partant, à la survie de la région. Ce système est d'origine persane (et non chinoise), directement comparable aux quanats que l'on voit en Iran. L'eau était captée dans les Tien Shan, montagnes qui bordent le désert. Le tunnel le plus long fait 40 kms.

Les tunnels sont construits en pente depuis la montagne pour que l'eau atteigne l'oasis au niveau du sol


 La survie des oasis était dépendante de l'entretien de ces canalisations. La photo suivante est la reconstitution d'un puits d'entretien.



Et du creusement d'une canalisation.

Ici les vestiges d'un tunnel.




 Il y a régulièrement des puits d'entretien. Un homme descend dans le puits pour retirer la boue et autres détritus qu'il met dans un panier. Un homme resté en haut hisse le panier à l'aide d'un animal de trait.


 A la sortie du musée, il y a l'inévitable tonnelle et des sortes de grands lits pour se reposer à l'ombre.


Un petit garçon qui pose avec sa jolie maman ouïgour.


Nous partons visiter maintenant une autre ville morte. La ville morte de Gaochang. Dans le désert nous voyons une gigantesque champ d'exploitation gazière. Le Xinjiang est un important producteur mais les ouïgours n'en profitent pas. Mohamed nous dit que le gaz ici est deux fois plus cher qu'à Shangai.

Gaochang est une citée morte qui se trouvait sur la route de la soie.
Il s'y trouvait une importante communauté manichéenne au VIIIe siècle après Jésus-Christ, a malheureusement été très largement détruite après l'islamisation de la région..
C'est une ville immense qui fait 47 kms de diamètre.

 Construite au 2ème siècle av.J.C elle dominait au 7ème siècle de notre ère plus de 20 autres villes










Ruines d'une église nestorienne.




Les restes d'un stupa.

Le centre était occupé par les bâtiments administratifs et les temples. A l'extérieur se trouvait la ville immense.



 A côté des ruines se trouvent des batiments en moucharabiehs servant à faire sécher le raisin. En effet les ouïgours musulmans ne cultivent la vigne que pour le fruit. Les chinois eux avaient pensé à faire du vin. Mais le climat est trop rude l'hiver. Pour que les ceps qu'ils devraient importer ne gèlent pas il faudrait les enterrer et les sortir au printemps. Pas rentable. 
Catherine a bien compris le concept du séchage. Mais en ville chaque fois qu'elle voit une maison avec un moucharabieh, elle décrète péremptoire que c'est un endroit pour sécher le raisin. On la laisse dire.

Les restes des remparts de la ville faits en brique sèche



Les ruines du palais


 Touriste chinoise se protégeant du soleil
Lors de cette visite il a fait très chaud. Bernadette a fait une espèce de syncope. Nous sommes allés avec Jackie prévenir Catherine qui ne s'était aperçu de rien. Elle est arrivée très mécontente mais n'a pas voulu écourter la visite. Jackie l'a insultée copieusement. Nous sommes restés avec Bernadette tandis que l'autre excitée a continué avec les autres. Depuis ce jour là nos relations sont un peu tendues!

Avant de rentrer en ville nous visitons la nécropole d'Astana qui
recèle des tombes sobrement décorées s'échelonnant du IIe au Xe siècle. C'est là qu'étaient enterrés les morts des familles régnantes de Gaochang.

La métropole d'Astana ne casse pas 3 pattes à un canard. Il y a juste 3 ou 4 fresques pâlichonnes. 
En plus on ne voit pas grand chose des tombes et les photos sont interdites.


Jackie pense que les chinois ont voulu en faire un truc touristique pour montrer qu'ils étaient allés jusque là il y a très longtemps. 

Heureusement nous avons photographié une bande de joyeuses touristes ouïgours.


Sur la droite, ce ne sont pas des ouïgours mais deux touristes de notre groupe



Il est l'heure maintenant de rentre à l'hôtel. On est complètement épuisé.
 




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