On a enfin une excuse de s'être réveillé tôt.
Voilà c'est notre dernier jour en Chine. Ce soir on dort au Kirghizstan. Mohamed notre guide nous accompagne jusqu'au poste frontière situé d'altitude au nord Ouest de la Chine dans les Tian Shan. 300 kms de route nous attendent.
Va falloir encore supporter le stress de l'altitude de notre chère Catherine!
Et voilà, c'est parti. Vers 10h30 nous arrivons au poste frontière chinois. Celui-ci est en fait situé très loin de la frontière réelle. Va savoir pourquoi?
Il y a déjà du monde. Il va falloir attendre. Il commence à faire chaud. On a le droit de descendre du car mais pas de s'en éloigner.
Évidemment ce qui devait arriver arriva. On a envie de pisser. On décide de braver l'interdit au grand dam de notre chère C...
On dégotte l’endroit idéal, enfin presque. Manque plus qu'à trouver Saint Pierre car évidemment le paradis est fermé à clé.
On réussit à le trouver. C'est un petit vieillard qui une fois notre affaire finie nous demande de payer. On n'a pas d'argent sur nous et on regagne le car pour aller en chercher. Le taulier se fâche. Heureusement Mohamed est là pour arranger le coup. L'incident est clos.
Le passage du contrôle et de la douane est laborieux car il faut amener nos valise du bus au poste.
Mais bon, au bout d'une demie heure tout le monde remonte dans le bus. En route pour la vraie frontière située à 40 kms de là.
Après encore quelques contrôles sur la route, nous approchons du véritable poste frontière en haut du col.
On arrive derrière une énorme file de camion à l'arrêt.
Ça promet!
Heureusement, personne ne descend dans l'autre sens et notre chauffeur double la file.
Nous arrivons enfin en haut du col. Il est 13h. Le poste frontière est fermé. Mohamed va se renseigner. Parait-il que les gardes chinois sont allés manger.
Nous descendons du car. Il fait vraiment frisquet à 3750m d'altitude. Notre guide kirghize est juste de l'autre côté de la barrière à nous attendre. Mohamed est un peu désappointé car il aurait bien voulu rentrer chez lui. On n'a plus qu'à prendre notre mal en patience comme les camions qui attendent du côté kirghize.
Ça ne rate pas. Catherine nous fait son mal des montagnes. Ce n'est pas ce que je lui reproche, mais elle, il faut que tout le monde en profite. Elle est malade, personne ne l'aime.
On commence à avoir un peu la dalle et on partage les quelques fruits secs que nous avons acheté quelques jours avant. Catherine nous traite d’égoïstes car depuis le départ, parait-il que nous ne lui avons rien proposé. On préfère se taire!
La guide kirghize nous fait passer par la grille des repas froids que nous étions censés manger dans son pays. On en propose même au passagers d'un autre car qui sont comme par hasard français. Ils n'en veulent pas. Tant pis pour eux. Les toilettes sont de vrais toilettes chinoises. On préfère aller derrière le bâtiment. Éliane en profite pour y laisser choir son passeport. Heureusement que le le vois et que je récupère.
Au bout de 3h30 les gardes chinois se lassent de nous faire poireauter et nous ouvrent la barrière. Nous récupérons nos valises que nous trainons jusqu'au bus kirghize. On se sépare à regret de Mohamed qui a été un très bon guide.
Notre nouvelle guide, francophone est très agréable. J'espère qu'elle ne croit pas Catherine, qui toute moribonde qu'elle soit arrive tout de même à lui dire que nous sommes Jackie et moi des méchants.
Elle est kirghize et s'appelle Djamila. Notre chauffeur est russe et se nomme Oleg. Ça nous rappelle le Turkménistan.
Dans la descente nous croisons une autre file de camion. Chauffeur routier est une vocation dans ces régions. Plusieurs heures d'attente pour passer la frontière si les facétieux chinois ne se décident pas entre temps d'aller boire le thé et refermer la barrière.Puis encore plusieurs heures en bas dans la vallée pour passer le contrôle et la douane. Je ne vous dit pas l'état des embrayages après une multitude de départs arrêts dans cette montée infernale.
Le passage de la douane côté kirghize est heureusement plus tranquille. Il n'y a a pas besoin de visa pour les français qui rentrent au Kirghizstan. Le personnel est bonhomme et se contente de nous demander si nous avons des devises.
Il nous reste plus qu'à gagner notre destination qui est Tash Rabat situé un peu plus bas à 3500m.
A cette altitude, c'est la steppe.
Et le pays des marmottes. Elles sont énormes et, comme toutes les marmottes, très curieuses.
Nous longeons le lac avec en arrière plan les hautes montagnes des Tian Shan.
Des langues de glacier pas piquées des vers.
Une cabane de nomades et leurs chevaux. La vie ici doit être très rude.
Nous arrivons enfin au caravansérail de
La petite cabane qu'on aperçoit entre les deux yourtes tient lieu de toilettes publiques. L'endroit est propre. La cuvette repose sur une fosse de plusieurs mètres de profondeur et les odeurs ne remontent presque pas.
Voilà notre yourte. Emmanuelle, Jean-Marie évidemment la partagent avec nous comme on pouvait s'y attendre. Éliane s'est jointe à nous car elle ne supporte plus sa colocataire Bernadette.
Il y a un petit poêle pour chauffer l'intérieur. Il fonctionne à la bouse de yack ou de cheval, seuls combustibles à cette altitude.
La mamie nous apporte la provision de bouse pour la nuit.
Notre famille d'accueil veut bien prendre la pose.
Une fois installé nous nous dirigeons vers la yourte qui tient lieu de cantine.
Nous y rencontrons deux jeunes américains qui traverse l'Europe et l'Asie à vélo de Brest à Shanghai.
Ils ont été refoulés à la frontière chinoise. Qu'à cela ne tienne, ils vont traverser le Kazakhstan et essayer de passer la frontière chinoise au nord de Urumqi. Quel courage. Il faut être jeune pour faire ça.
Après un repas copieux, nous regagnons notre yourte pour dormir. Tout le monde s'emmitoufle le plus possible pour ne pas avoir froid. On s'endort rapidement.
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