MERCREDI 28 MAI: URUMQI

Comme toujours nous réveillons de très bonne heure. Ça tombe bien car nous devons partir tôt direction Urumqi à quelques 185 kms de route. La route traverse le côté nord du désert du Taklamakan.
Ce désert de 270 000 km2 est surnommé la mer de la mort. Il est coincé entre les monts du Pamir à l'ouest, le Tibet au sud et les Tian Shan (monts célestes au nord).
Pendant un long moment nous longeons un lac salé sur la gauche avec au loin les Tian Shan enneigées sur la droite.



Il y a tout au long de la route des champs immenses d'éoliennes. Les chinois en installent depuis 30 ans.

Sur une aire de repos, seuls les plus courageux sont allés aux toilettes.


 Le trajet est un peu pénible car l'autoroute que nous empruntons est en construction. Seuls quelques tronçons sont praticables et il y a constamment des déviation sur des pistes tout juste praticables..

On commence à rencontrer des postes de contrôle de police. La région autonome du Xinjiang est à la base le pays des ouigours musulmans mais les chinois la colonise à grande échelle en faisant venir des Han, ethnie majoritaire en Chine. Il y aura bientôt plus de han que de ouïgours. Ceux-ci doivent maintenant apprendre le chinois mandarin en 1ère langue. Les chinois se comportent vraiment en colons et il ya de gros problèmes car les ouïgours se révoltent régulièrement. S'en suit une répression plus sanglante encore qu'au Tibet. En 2009 des émeutes ont fait plusieurs centaines de victimes.
On vient d'apprendre qu'un attentat sur un marché chinois a fait la veille une cinquantaine de morts à Urumqi. On est un peu inquiet. Heureusement nous ne ferons qu'y passer.
Quelques heures plus tard nous voici arrivés dans cette ville de 3 millions d'habitants.
Urumqi signifie "belle prairie" en mongol. C'est la ville la plus continentale au monde car la mer la plus proche est à 2500 kms.
C'est une ville récente qui n’existait pas, ou n'avait aucune importance, au temps de la route de la soie.
Seul le musée du régional du Xinjiang est digne d'intérêt.

Il conserve de nombreux objets exceptionnellement préservés par le désert sur plus de deux millénaires : bronze et or de l'art des steppes antiques, textes en chinois sur papier du VIIe siècle, peintures murales et sur soie, figurines de terre crue et de bois peint, textiles antiques, et un costume funéraire complet de laine et de soie, avec son masque, datant des premiers siècles. 
Le bus nous dépose non loin de la gare et nous nous rendons au restaurant à pied situé à quelques dizaines de mètres. Les policiers et militaires sont présents partout. Tous les sites officiels sont protégés par des chevaux de frise avec auto mitrailleuse.
Mais bon la vie semble tout de même suivre son cours.

Une vendeuse de pain, très bons au demeurant

 Une cireuse de chaussure
 Des coiffures traditionnelles ouïgours
 Des raviolis à la vapeur.
 Encore une cireuse de chaussure. Jackie se laissera tenter.
 Un jeu bizarre, sur une plaque d'égout, qui s’apparenterait aux dominos
Le restaurant où nous amène notre guide Mohamed est très bon.
On sent l'influence musulmane. Il y a beaucoup de plats à base de mouton. Mais il y a aussi du bon poisson. Il parait qu'on a laissé le meilleur.

 Emma est contente, elle a enfin trouvé du coca cola.

Ce bon repas fini, nous partons au musée. J'espère que la visite durera assez longtemps et que n'irons pas visiter le marché. Ca craint un peu tout de même.
Le musée est magnifique. Ce qui m'a le plus fasciné ce sont les statuettes de chevaux. Il y en a de toutes les matières, de toutes les formes.

Une figurine issue d'une tombe de la dynastie Tang

Encore le fameux cheval rapide avec l'hirondelle sous le sabot

Qu'il est beau!



Celui là est en or

Un cavalier représenté de façon naïve

Encore un cheval archaïque

Bizarre celui là!

Moins que celui-ci quand même!
 Très ancien spécimen

Il y a aussi de très belles statuettes.
Comme cette courtisane en terre cuite




Paire de lunettes en métal utilisées par les cavaliers dans le désert. Elles protègent des vents de sable qui sont parfois des vents de pierres.
 Au beau milieu d’un désert hostile, le Taklamakan, au nord du Tibet, un groupe d’archéologues chinois a mis au jour un incroyable cimetière dont les occupants sont morts il y a près de quatre mille ans, leurs dépouilles ayant été parfaitement conservées par la sécheresse de l’air.

Les momies ont des traits “europoïdes”, avec des cheveux bruns et de longs nez.

Ils étaient coiffés de chapeaux en feutre décorés de plumes faisant étrangement penser aux chapeaux tyroliens et portaient de grands manteaux de laine à glands, ainsi que des bottes en cuir

Les espèces de pagnes portés par les hommes, à peine décents, et les jupes de corde des femmes semblaient avoir été recommandés par un vendeur de lingerie de l’âge de bronze.

Le bassin du Tarim était déjà relativement sec lorsque cette communauté est arrivée, il y a près de quatre mille ans. Ces hommes ont probablement vécu à la limite de la survie jusqu’à ce que les lacs et les rivières dont ils dépendaient s’assèchent totalement, vers 400 ans après J.-C.

Leurs corps reposent dans des barques renversées. Comme un appel à la clémence d’un dieu dans l’au-delà se dresse, en lieu et place de pierres tombales, une forêt de symboles phalliques, révélant un grand intérêt pour les plaisirs ou l’utilité de la procréation.


La visite de ce merveilleux musée se termine plus tôt que prévue car il ferme tôt. Catherine est de moins en moins à la hauteur. Mise à part les objets bouddhistes elle ne maîtrise rien mais veut tout ramener à sa religion préférée. On ne l'écoute plus et visitons à part ce qui a l'air de fort lui déplaire.
Chaque fois qu'on a pu grappiller des informations à Mohamed on l'a fait en douce car elle l'empêche de parler de ce qu'il a l'air de connaître et qu'il voudrait faire partager.
Il nous reste pas mal de temps avant d'aller diner. On fait un petit tour dans un marché près du restaurant. Pas le marché où il y a eu un attentat sanglant 3 jours avant. On en mène pas large. Heureusement l'attente est courte.
Après avoir diné dans un restaurant près de la gare, nous rejoignons cette dernière. Les contrôles sont très sévères. Jackie se fait confisquer un couteau suisse qui traînait dans sa valise alors que ce dernier avait échappé à tous les scanners jusqu'à présent. On l'avait même oublié.
La gare d'urumqi est angoissante car noir de monde. Heureusement que Mohamed embarque avec nous. Il nous trouve un coin où il y a un peu d'air pour attendre. 
Quelques minutes avant l’embarquement, il prend contact avec une employée des chemins de fer qui nous fait passer devant tout le monde. Et quand je dis tous le monde, il y a une foule monstrueuse.
La gare du Nord à Paris ressemble à une petite gare de province à côté.
Une chinoise nous insulte en voyant que nous sommes privilégiés. Heureusement elle ne réussit pas à gagner à sa cause les milliers de gens à qui on est passé devant. 
Je n'ose pas imaginer le scénario si Mohamed n'avait pas été là, avec Catherine aux commandes. Je crois qu'on n'aurait pas réussi à monter dans le train.
Voilà, ça y est on est dans le train en partance pour Kuga ou Kusha notre prochaine étape.
Comme la dernière fois, nous faisons équipe avec Emma et Jean Marie au grand dam du reste du groupe. Le désordre dans le compartiment est vite installé!



Le train démarre, nous nous offrons un petit alcool chinois pour fêter notre départ.
Voilà, maintenant, bercés par le balancement du train, nous nous endormons.

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